Beethoven, l’autre nom romantique de la transfiguration
Musique
Marseille 13000
Le 30/03/2022
Une musique faite par un homme libre, qui ne s’adresse plus aux cieux mais aux hommes. Un homme qui incarne l’esprit révolutionnaire de la fin du XVIIIe siècle. Un temps qui révèle les individus comme libres de travailler pour eux. Beethoven sait à quel point pour réussir il faudra se détacher des deux figures d’autorité de la fin du XVIIIe siècle à Vienne : Mozart et Haydn. Le premier en ne le citant jamais, le deuxième en refusant d’être son disciple. Casser les codes du style classique en transfigurant sa forme sera sa marque de fabrique. Peu importe à ses débuts, si ses contemporains n’y voient que "modulations hasardeuses" et amoncellements de difficultés techniques, il sait qu’une partie de son œuvre ne sera comprise qu’après sa mort. La postérité est dans l’air du temps. De son vivant il fabriquera son propre mythe. Sa figure du génie hantera pour des décennies, voire un siècle, des générations de compositeurs tétanisés à l’idée d’aborder la forme sonate ou la symphonie. Et comme si un enterrement en 1827 au cimetière de Währing ne suffisait pas à tourner la page, on l’enterra deux autres fois ! Exhumé une première fois en 1863 afin de mieux protéger ses[...]