Exposition Cocooned (suite)

Les artistes Senga Peckham et Michèle Vannier nous incite subtilement à apprivoiser la beauté la où on ne l'attend pas !

Ouvert du lundi au samedi de 15h à 19h & le lundi et samedi de 10h à 12h

Vernissage samedi 15 juin à partir de 18h30

Au Centre culturel La Laiterie - 29 Bd. de la Liberté

 

"Cocooned" (origine fin 17ème siècle du français cocon et du provençal médiéval coucoun, "coquille, coon")

 

Michèle Vannier

Il suffirait de s’évader dans les environs de Cavaillon ou  des localités de la région, pour être frappé  par les transformations subies par le paysage rural. Les vergers aux coloris changeant au cours des saisons se sont peu à peu recouverts de filets de protection uniformisant une campagne de plus en plus industrialisée.

De ces espaces, Michèle Vannier nous propose un autre point de vue. Là où nous pourrions déplorer un appauvrissement, une perte, elle nous entraîne à la découverte d’une nouvelle vision.

En effet, à partir de cet enchevêtrement d’éléments naturels et artificiels, les images photographiques à la limite de l’abstraction révèlent par la magie du recadrage et de l’agrandissement, une représentation sensible et picturale des matériaux, une écriture élégante : sorte de calligraphie aérienne et dépouillée.

Retenant l’essence de la forme dans un geste poétique, Michèle Vannier, nous incite à apprivoiser la beauté là où on ne l’attend pas, et, ainsi dévoiler à partir de ces surprenants voiles de nouvelles figures.

Renouvelant ses thèmes de recherches, Michèle Vannier enrichit par cette série un corpus déjà conséquent, confirmant une posture artistique pour laquelle le sentiment esthétique naît de la confrontation des contraires : naturel et artificiel, rugosité et délicatesse, exubérance et retenue, permanent et éphémère… pour que jaillisse l’inattendu de l’œuvre.

 

Senga Peckham

L'appareil photo ne résume pas toujours une expérience personnelle; un cliché figé et encadré un simple instant; c'est l'image d'une image, une extériorisation qui exerce son pouvoir sur la personne qui la regarde. il y a un gain ou une perte de visibilité et d'impact émotionnel, le contexte qui entoure l'image devient pertinent pour la mémoire et/ou l'imagination de la personne qui la regarde.

Au premier regard, les statues enveloppées du Parc de Fontainebleau en hiver semblaient danser dans l'air parmi les arbres. Je me sentais légère et heureuse. Sous l'effet de la brise, le tissu qui les recouvrait se mit à s'agiter et onduler, créant des mouvements capricieux. Les statues, dotées d'une vie nouvelle, semblaient batifoler, libérées de leurs piédestaux et de leur prisons de pierre et de marbre. cette expérience a transformé le souvenir que j'avais gardé de ces statues lors d'une précédente visite en été, mais ne l'a pas remplacé; les deux se sont combinés pour créer une image composite de l'intérieur et de l'extérieur des statues.

Cette collection de photos présente une expérience nouvelle de la forme sculpturale. Les statues couvertes uniquement pour des raisons pratiques, pour les protéger des intempéries, son impossibles à identifier sous leur linceuls. l'observateur est mis au défi de reconnaître l'objet caché et l'espace dans lequel il existe. Les visiteurs habituels du Parc garderont le souvenir de ce qui est sous les linceuls, alors que ceux qui viennent pour la première fois doivent imaginer ce qui est caché.

L'utilisation de "l'emballage" en art peut avoir de multiples significations, jouant avec des concepts comme la dissimulation, la protection, la rénovation, l'inachevé et la possibilité d'un enlèvement immanent. cette collection de photos stimule notre imagination, la poussant à (ré) inventer ces statues et à deviner ce qui se cache sous la couche de linceuls. Elle nous encourage à voir au-delà du présent immédiat.