Il est bon d'avoir où aller

Il est bon d'avoir où aller

… ou d’avoir à jouer. C’est le chemin qu’empruntent dans l’exposition les artistes multidisciplinaires Gaëlle Callac, Caroline Lesueur, Sébastien Montero, Isabelle Paga et Linda Suthiry Suk, guidés par cette canne blanche sur cette route dont nous ne connaissons pas la fin bien qu’elle ait un terme - qu’est le Yi king chinois. Rares sont les artistes contemporains qui font appel à une philosophie poétique qui, au tournant du XXI ^ème siècle, a perdu ses grands joueurs, en dehors des figures marquantes de Raymond Queneau et d’Alejandro Jodorowsky, ou encore de John Cage et Walter De Maria. Dans cette pratique, il s’agit bien de « jouer sa destinée » au rythme des humeurs dessinées des tirages. Gaëlle Callac a choisi de mettre en photo et en texte ce que les voies tracées des tirages en continu selon une période donnée lui suggéraient. Caroline Lesueur s’imprègne du caractère figé et mouvant du Yi king pour développer des formes graphiques, tandis qu’Isabelle Paga propose une allégorie à partir des deux premiers hexagrammes. C’est en duo performatif que Sébastien Montero et Linda Suthiry Suk se confrontent au temps alchimique de la matière et de la transmutation des éléments, les mêmes qui ont forgé le Yi king. L’exposition ne serait pas parfaite sans la présence d’une sélection de dessins réalisés en 2020 du dessinateur Antoine Marquis qui transgressent la thématique de l’exposition. Texte de Julie Borgeaud.