informations générales
Les Bains-Douches, 151 avenue de Courteille
Alençon
- Personnes à mobilité réduite, Personnes malentendantes
- Gratuit
- Du 07/11/2020 à 14:00 au 30/12/2020 à 23:21
Chloé Quenum travaille à partir d’éléments graphiques, linguistiques ou mobiliers provenant de
cultures variées, qu’elle extrait de leur contexte et schématise. Ces éléments deviennent des
signes, des formes décoratives à l’origine non-identifiable. Elle interroge l’effet que le
déplacement de contexte induit sur leur compréhension et par conséquent leur capacité à
générer de nouvelles histoires.
Des rébus figurant dans des calebasses du Royaume du Dahomey deviennent des formes
organiques et vivantes, l’écriture hébraïque se transforme en collection d’idéogrammes, des
motifs issus de tissus en wax se métamorphosent en symboles abstraits, des tatouages passent de
la peau au dessin sur papier, des cadres se font anthropomorphiques, provoquant des rencontres
inattendues entre les temporalités, les lieux, les disciplines et les cultures. L’essentialisation de ces
éléments – tous support d’une histoire originelle, qu’elle soit individuelle ou collective – les
distancie de leur signification initiale, uniquement compréhensible par ceux qui en connaissent les
codes. En opérant ce transfert, Chloé Quenum les invite à écrire de nouveaux récits mais toujours
sur le mode d’un langage crypté. Ainsi elle engage l’imaginaire à se projeter sur ces formes
nouvelles, encore chargées de la mémoire de leur signification originelle.
Cette notion de déplacement se retrouve dans ses installations qui invitent à la déambulation et à
la flânerie : déplacement d’une vidéo à l’autre, promenade au milieu d’une nature morte,
multiplication des points de vue. Le parcours est ponctué d’éléments qui façonnent l’espace, le
divise (paravent), entravent la circulation (fruits recouverts d’argile ou de cuivre jonchant le sol) ou
invitent à la pause (tapis disposés au sol ou sur des estrades). Ces cheminements deviennent des
paysages à explorer. La circulation des informations et des formes, qui est au coeur de son travail,
trouve un écho dans les trajectoires esquissées par ses installations.
Chloé Quenum est diplômée de l’École Nationale Supérieure des Beaux-arts de Paris et a étudié
l’anthropologie de l’écriture à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales de Paris. Elle est
actuellement représentée par la galerie Joseph Tang, Paris. Son travail a été montré à l’échelle
nationale et internationale. Elle a pris part à de nombreuses expositions collectives parmi
lesquelles PER/FORM, How to do Things With(out) Words au Centre d'art Dos de Mayo (Madrid,
2015), Period Room au Palais de Tokyo (Paris, 2014) et Hapax Legomena à Mercer Union
(Toronto, 2012). Plusieurs expositions personnelles lui ont également été consacrées : Elise à la
galerie Joseph Tang (2017) m,From Milk to Fall à Ronwg wonrg (Amsterdam, 2016), Dune, au
Centre Georges Pompidou (Paris, 2016), Parade à LTD Los Angeles (Los Angeles, 2011). Son
travail fait partie de la collection du Plateau, FRAC Île de France (Paris), du FRAC Grand Large –
Hauts-de-France, de la Fondation Kadist et de Lafayette Anticipations – Fondation d’entreprise
des Galeries Lafayette.
Elle a été nommée au Prix de la Fondation Ricard en 2013, à l’occasion de l’exposition La vie
matérielle, conçue par Yann Chateigné. L’année suivante, elle a à nouveau été exposée à la
Fondation dans Supernatural dont le commissariat était assuré par Neil Beloufa. En 2018, à l’issue
de la résidence internationale Te Whare Hera à Wellington en Nouvelle-Zélande, The Engine
Room a présenté Le Sceau de Salomon, sa première exposition personnelle d’envergure en
dehors d’Europe. Chloé Quenum, est également, artiste invitée par Isabelle Cornaro, à mener une
résidence à la manufacture de Cristal à Saint Louis avec la Fondation Hermès (2019).
La production des oeuvres présentées a bénéficié du soutien de la Fondation des Artistes.