exposition Animae Corpus - Michel Guinot

‘Animae Corpus’ - Le Bailliage d’Aire sur la Lys

 Récemment installé dans la région, le peintre Michel Guinot a choisi d’exposer son travail  au Bailliage d’Aire sur la Lys. Sensible aux lieux, la salle du Bailliage datant du 17éme siècle s’est présentée comme un écrin pour ces oeuvres inspirées par la Renaissance italienne. 

Depuis 40 ans, Michel Guinot interroge la peinture, la peinture à l'huile comme médium privilégié, essentiellement une palette d'ocres, de bitume, de gris de payne, de blancs de titane et de zinc, des glacis, une recherche de sfumato et de clair obscur. Il essuie souvent la matière sur sa toile ou bien sur un papier chiffon de fort grammage , saturé d'huile, pour faire émerger ses formes, faire apparaître la lumière qui peut venir du fond de la toile, et se laisser surprendre pour continuer le travail, en soulignant certains volumes. C’est alors l’émergence d'un instant fugitif du mouvement , courbes d’un corps, d’un paysage, dans lesquels s’harmonisent équilibre des formes et vibration de la lumière.
Une sensibilité qui rejoint souvent les visions de peintres de la Renaissance italienne,  mais que l’on peut retrouver aussi dans la peinture  de William Bouguereau (Dante et Virgile,) ou bien chez les préraphaélistes,…un travail que l’on peut découvrir à l’occasion de l’exposition ‘ANIMAE CORPUS’ qui réunit une trentaine d’oeuvres récentes. Pour Michel Guinot, ‘les formes et les attitudes d'un être humain révèlent nécessairement les émotions de son âme. Le corps exprime toujours l'esprit dont il est l'enveloppe et pour  qui sait voir, la nudité offre la signification la plus riche.’

‘MEMENTO MORI’

Avec le tableau ’Memento morri’, dont le sujet principal est  Mickey , Michel Guinot aborde l’intemporalité de ce personnage iconique de notre société, dans le thème de l’impermanence de l’être. Le représentant dans l’esprit des ‘Ambassadeurs’ d’Holbein, il confère à Mickey, avec l’image médiatique qu’il véhicule, le miroir d’une vanité transgénérationnelle, l’immortalité. Cette oeuvre s’intègre naturellement dans l’exposition ‘Animae Corpus’, toujours en lien avec les jeux de transparence dans le traitement du corps humain et du transport de l’âme, amenant le spectateur à découvrir la lumière qui émerge de la matière. 

Il aime citer Christian Bobin dans 'l'Inespérée'. 

« Un peintre, c'est quelqu'un qui essuie la vitre entre le monde et nous avec de la lumière, avec un chiffon de lumière imbibé de silence" 

PARCOURS

Après des études à l’école des Beaux  Arts de Brest, Michel Guinot s’installe à Paris de nombreuses années avant de  revenir en Bretagne. Il installe son atelier en Centre Finistère, à  Huelgoat, où il crée un centre d’art , le Ko art contemporain, en parallèle  de son travail d’artiste. Il choisit de venir s’installer en Auvergne, et  d’installer son atelier à la Chaise Dieu durant ces dernières années, et  depuis peu, souhaitant découvrir un nouveau territoire, attiré par le Nord  qu’il découvre lors d’une résidence d’artiste, il installe son nouvel atelier de création à Cambrai.