UNE VIE DE GUY DE MAUPASSANT

En s'attelant à son premier roman une vie, Guy de Maupassant nous éclaire sur l'objectif qu'il s'est fixé ainsi : il veut raconter la vie d'une femme, depuis l'heure où s'éveille son coeur, jusqu'à sa mort. Comme toute grande oeuvre d'art, d'une idée apparemment simple, découle un objet parfait dans toute sa complexité rugueuse. Il aurait pu faire sienne, en la paraphrasant, la phrase de Flaubert à propos de Madame Bovary et dire simplement Jeanne, c'est moi, tant Maupassant a laissé transpirer dans cette oeuvre toute la puissance de son génie précoce. Lorsque le lecteur tourne la dernière page du roman sur cette phrase : la vie, voyez-vous, ça n'est jamais si bon, ni si mauvais qu'on croit, une émotion étrange saisit, comme s'il avait fait bien plus que lire. Il lui semble avoir vécu deux vies, la sienne et celle de Jeanne. Dans un décor sublime qui sert subtilement l'histoire, le jeu de Clémentine CELARIE porte si bien ce beau texte, qu'on pourrait supposer que Guy de Maupassant l'avait écrit pour elle.