Rencontre avec Bruno Doucey, Maria Zerva et Dimitros Kargiotis

12ème édition du Festival Strasbourg-Méditerranée — du 20. 11. 21 au 04. 12. 21 < / p>

Dans son roman, Bruno Doucey croise les destins du grand poète grec Yannis Ritsos, détenu dans des conditions inhumaines après le coup d'état militaire de 1967 et d'un jeune parisien amoureux d'une étudiante grecque disparue. Nous le suivons dans sa recherche du poète et de son amie et la découverte de l'horreur fasciste à l'œuvre. < / p>

Les universitaires Maria Zerva et Dimitrios Kargiotis évoquent avec l'auteur le vécu de Ritsos et la quête de vérité du narrateur. < / p>

« La valise serrée contre ses jambes, il avait laissé ses pensées prendre le large pour apaiser l'angoisse que faisait monter en lui la présence des militaires. Pas un carnet dans la valise, pas un crayon qu'on lui aurait immédiatement confisqué. Non, mais des poèmes par centaines, dans la tête et dans le cœur, que rien ni personne ne parviendrait à lui enlever. Quelle chance, après tout, d'avoir choisi la poésie, et non la peinture ou le piano ! Dans les camps, dans les prisons où on les jette, le peintre privé de toiles et de pigments vit un enfer, le musicien sans piano se voit amputé de la meilleure part de lui-même, mais moi, poète sans stylo, ni papier, de quoi me prive-t-on que je ne puisse trouver en moi ? Les doigts coupés, la langue arrachée, je continuerais à sentir la vibration du poème. Elle est la corde tendue de mes nerfs. Ma résistance. »
Bruno Doucey. Ne pleure pas sur la Grèce. Ed. Bruno Doucey < / p>