Gestes de Loire : haler

Une exposition, un jour chaque mois, trente minutes, un geste de Loire !
L'animation proposée cette année par le musée donnera la parole aux « gestes de Loire » et replacera l'humain au cœur du fleuve. Mois après mois, lumière sur un verbe au singulier donc une action, son acteur et ses outils... Ce mois-ci HALER devant ce bronze de Victor Demanet daté de 1925.
On les entend d'ici ahaner, souffler, jurer même pour imprimer la cadence..., on les voit piétiner sur la berge, le corps tendu et les muscles saillants... quel travail de forçat, quelle galère ! Il faut avouer que la Loire ne se laisse point dompter si facilement, sans le secours du vent, aux passages délicats, les lourdes embarcations doivent pourtant remonter le courant et l'unique recours est la force humaine.
Là encore on utilise un outil au nom énigmatique, la « bricole ». Est-ce par analogie avec cette catapulte médiévale et son mouvement de balancier, est-il à rapprocher du licol, ce cordage passé autour du cou ? Nous ne trancherons pas, encore faudrait-il que linguistes et étymologistes tombent d'accord ! Et puis, faut-il trancher ? Une fois encore, le ligérien à l'art de nommer ses outils avec élégance, malice et mystère. Ce que l'on tient pour acquis par contre c'est que ce harnais, à l'origine en chanvre tressé et os, est parfaitement adapté à son usage puisqu'il permet à l'homme de mobiliser toute la force de ses jambes, le dos bien droit, la bricole calée en travers de sa poitrine. Plus étonnant encore, on ne fait rien de mieux dans certaines circonstances aujourd'hui ! Là où le moteur ne passe pas, on privilégie toujours cette manœuvre séculaire.
Le Musée de la Loire vous convie à une petite pause méridienne culturelle et historique, avant ou après votre sandwich, votre gamelle, pour digérer ou vous mettre en appétit... plongez avec nous au cœur des liens indéfectibles qui unissaient et unissent encore l'Homme et le fleuve !