informations générales
- du 2025-04-10 au 2025-04-13 de 14:00:00 à 18:00:00
- Téléphone : +33 4 68 48 83 62
Site web : https://lac-narbonne.art/
- Rue du 1er Décembre 1790 , Sigean
- 2025-04-09
Sigean
- Du 10/04/2025 au 13/04/2025
Par rebond, le projet de cette exposition au L. A. C. a été un des prétextes à prolonger nos dialogues, et par rebond aussi la réflexion partagée sur la peinture-la forme qu'elle prend dans nos pratiques et sa présence dans le monde actuel et dans nos vies-dynamise notre travail à l'atelier.
Elle est une façon de poser, de mettre à plat les préoccupations qui habitent et traversent nos pratiques mais aussi d'en souligner les singularités, les écarts dans leurs expressions, leurs matérialités et leurs spatialités.
Pas si rose : de toutes nos discussions émerge la prise de conscience d'une nécessité commune de lier sa vie au travail, une ambivalence assumée dans les formes, une recherche de légèreté et de fluidité y compris dans des réalisations touchant au grotesque, au malhabile, au sale, au registre parfois acide ou sourd des couleurs et à l'inconfort qui surgit parfois au gré des existences.
Pan ( s ) : ce serait observer et ouvrir ce qui se joue chez chacune dans ce terme qui pour nous recouvre non seulement la relation formelle à la surface, son étendue et sa qualité, la façon dont elle se constitue dans nos peintures et autres artéfacts mais aussi ce qu'elle véhicule et comment elle le porte dans l'espace. La notion de « pan » peut évoquer des espaces réels, murs, paysages, des histoires personnelles. Le « pan » est une surface qui affronte le monde et par glissement évoque aussi la position du corps et de la peinture dans l'instant du travail. Au sol ou redressée elle engage le geste et influe sur la texture, induit une physicalité réciproque et peut embarquer une symbolique de la trace peinte.
Pour Anne Pons, elle s'incarne dans le lien entre des peintures qui sédimentent des registres divers-matière dissoute / défaite par le diluant, surfaces découpées en aplats, résidus de formes inscrites par ponctuation, gestes lâchés / dessinés-en regard de pièces « textiles » dont le poids ou la légèreté définissent la forme. La notion de sol traverse le travail y compris dans les dessins. Ici le pan provoque une dynamique ( des matières, des gestes... ), il est aussi surface d'enregistrement du temps, de traces de délitement ou amorce de construction.
Pour Isabelle Simonou-Viallat, le geste souple et fluide avec lequel elle pose la couleur-souvent des tons rompus-compose toujours avec l'espace du blanc. Non pas le blanc initial de la toile mais un blanc réapproprié par un badigeon. C'est ce pan de blanc affirmant sa frontalité, cette surface primordiale « vide » qu'elle construit et qui recueille son attention dans toute forme posée. Laquelle forme dialogue toujours par ses contours avec l'alentour : le passage de l'un à l'autre creusant ou gonflant un volume dont le ressenti modifie aussi la perception de la peinture dans son ensemble-le pan-et sa présence dans le lieu.
L'apparence de formes géométrique dans les peintures de Valérie Woillet est à la fois puisée dans l'histoire de l'art, sorte de réminiscence de ce qui a été vu, croisé lors de voyages et d'expositions et dans l'évocation du souvenir des constructions métalliques de son enfance.
Ainsi la couleur devient une surface découpée, matérialisant la rencontre de deux pans de mur. L'évidence d'angles saillants et de lignes perspectives offre un espace qui prend parfois un aspect de mise en scène, notamment lorsque les toiles sont suspendues, associant à la fermeté des constructions, la légèreté des grands pans textiles, flottants et jouant dans le lieu.
Très vite a été abordé le sens que pourrait avoir une présentation dans ce lieu. Comment notre rapport au réel s'incarne dans notre travail, module sa « prise » dans l'espace et multiplie les temporalités particulières. La présence directe du réel ou de son évocation ( souvenir, quotidien, altérité de la réalité et fragilité du monde... ) flirte parfois avec la représentation mais peut inviter directement celle-ci par les couleurs, les matériaux et les procédés employés.
Etant à peu près de la même génération nous avons aussi pour des raisons différentes été confrontées à des assignations diverses et notre pratique est forme de résistance. Ainsi ce projet est pour nous un espace mental : penser un choix d'œuvres issues de notre travail au long cours tout en se saisissant de l'opportunité d'y inclure des pièces nouvelles produites et pensées en regard de notre propos-Pan ( s )-considérant leur justesse dans l'espace à construire de leur articulation.
Anne Pons, Isabelle Simonou-Viallat, Valérie Woillet
Août 2024
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AGENCE DE DÉVELOPPEMENT TOURISTIQUE DE L'AUDEA.D.T. de l'Aude / 11 - OT Côte du Midi