Créée pour la première fois en 1899 à l'
Opéra Comique, Cendrillon de Jules Massenet s'éloigne allègrement de la version du
conte de Charles Perrault : point de citrouille ni de carrosse, encore moins de pantoufle à essayer. À quoi bon puisque Cendrillon et le Prince charmant se reconnaissent immédiatement ? Ne vivent-ils pas la même solitude malgré leurs différences de positions sociales ? En choisissant pour ces deux rôles des voix féminines, Massenet souligne leur parenté d'âme dans une partition séduisante qui mélange les styles à dessein. Mariame Clément aborde l'œuvre avec finesse. Machine à produire des princesses, crinolines rose bonbon, salle de bal grandiose mais aussi liquette et baskets : la metteuse en scène joue avec les clichés et la Belle Époque, lançant des clins d'œil à la Fée électricité et au
cinéma de Méliès.