La chorégraphe puise dans la réalité intime et sociale de ses compatriotes une pièce mêlée de férocité et de tendresse. « Si tu ouvres la porte de quelqu'un, il y a toujours une histoire à regarder. » Cette phrase c'est l'oncle d'Oona Doherty qui la lui a soumise. Et ce sont bien des portes que la chorégraphe irlandaise nous ouvre, nous permettant d'embrasser du regard les secousses que vivent ses protagonistes. La première révèle un corps enfermé dans la gestuelle masculine alors que des échos de bagarres se superposent à la
musique sacrée. La seconde claque avec une armée d'adolescentes lancée dans un aka version hip-hop. Dans l'entrebâillement de la troisième, on assiste à un duo d'hommes massifs et torses nus, qui, dans le clair-obscur, oscillent entre la lutte et l'étreinte. La quatrième se
ferme sur la naissance d'un corps qui s'éveille et tente de se mesurer au
monde extérieur. « Dur d'être doux » ou la difficulté de se montrer vulnérable lorsque l'on grandit au milieu des injonctions. La
danse affirme, ici, sa puissante capacité à s'emparer du réel.