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- 37 Rue Sylvabelle
Galerie du Tableau
, Marseille 6e Arrondissement
- 2025-01-16
Marseille
- Du 20/01/2025 au 01/02/2025
« Les graveurs sont graves. »
Pascal Quignard dans Terrasse à Rome.
« La volupté c'est l'étreinte d'un corps de mort par deux êtres vivants. Le « cadavre », dans ce cas, c'est le temps assassiné pour un temps et rendu consubstantiel au toucher. » Malcom de Chazal.
Dans son cabanon la vie s'était simplifiée à outrance.
Le matin commençait par le café et la clope et puis venait la première baignade.
Il avait l'impression en nageant de voler au dessus de collines immergés, tous les poissons volaient autour de lui. La rencontre d'un poulpe était une augure positive pour le restant de la journée. Le poulpe était pour lui une figure totémique, animal rusé et polymorphe passé maitre dans l'art de la disparition grâce à l'opacité de l'encre, grand imitateur de couleurs et de matières.
Comme tout le petit peuple des nageurs qui nageaient toute l'année il pensait le bain comme un rituel et une drogue qui guérissait presque tout opérant alchimiquement une transformation sur le corps et l'esprit.
Après la douche chaude le bain de couleur ( teinture ) était terminé et il pouvait se mettre dehors au soleil devant la mer pour commencer à soustraire la couleur. La javel se révélais mieux par grand soleil, action entre la danse et la calligraphie. Pour les grands formats il allait au bout du monde, le bout de l'esplanade du pont supérieur.
Il appelait ça de la peinture, de fait il y avait de la couleur et des pinceaux, mais c'était plus proche de la gravure, il opérait des soustractions.
Son motif de départ était les reflets et zébrures de soleil sur la mer.
Ça s'était étendu à des sensations de baignades et des mouvements aquatiques.
Il était arrivé aux splatchs : plongeons, vagues de tempête, éruptions volcaniques et jouissances multiples. Il prenait moultes photographies de son motif de manière quotidiennes attentif aux changements infinis de la lumières sur l'eau et le paysage. Il en faisait ensuite des tirages sur des papiers diverses. Le plus fin comme un papier à cigarette était sensible au moindre courant d'air et était comme tatoué par l'encre. L'ensemble des murs du cabanon tel une boite crânienne grotte était recouverts de toutes ces images et figures. Il pensait qu'il n'y avait plus de différences dans les médiums, ils étaient tous liquides.
Il se disait que la journée réussie se tenait là, dans la simple addition de joies multipliées.
Il se disait qu'une vie élémentaire se tenait là, dans la multiplication des journées réussis jusqu'à la soustraction ultime.
Et entre temps : la volupté.
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Provence Tourisme / Office de Tourisme des Loisirs et des Congrès de MarseilleArray