Mon petit coeur imbécile

Toudoum... Toudoum... Compter les battements de son coeur, compter les jours qui défilent, les heures aussi. Compter pour ne pas affoler ce petit coeur imbécile qui bat si mal. Toudoum... Akil a une maman, qui a deux jambes avec lesquelles elle court très vite. Akil a compté le temps de travail qu'il faudrait à ses parents pour lui payer l'opération qui guérirait son petit coeur : soit 38 ans, 3 mois et 20 jours... Ça fait beaucoup.

Alors Akil et sa mère Maswala, espèrent, s'accrochent au souffle de la vie, vivent au rythme des battements de ce petit coeur imbécile qui joue des tours, s'emballe, ralentit, accélère, jusqu'au jour où... Tu peux me lire cet article ? Maswala tend le journal à Akil. Magda Chepchumba aurait couru 42, 195 kilomètres en 2 heures 41 minutes 23 secondes. Elle aurait gagné le marathon et avec ça, la somme de 1, 5 millions de kels. Alors ça veut dire que des gens gagnent de l'argent en courant ?

Un nouveau souffle d'espoir remplit le cœur de Maswala : la meilleure brebis est vendue sur le marché pour payer les frais d'inscription pour le marathon de Kamjuni. Rendez-vous le 28 octobre, à 6h, dossard 953.

Jour 3 464 de la vie d'Akil, la télévision est allumée, le village rassemblé, le marathon lancé. Akil sent son coeur battre la chamade. Toudoum... Le dossard 953 créé la surprise, elle colle depuis le début la championne de l'année dernière. Tou toudoum... Maswala se fait dépasser. La télévision grésille. Toudoum... Le vent arrache l'antenne. Les battements du coeur d'Akil s'accélèrent. Tou... Une pointe dans la poitrine, plus rien. Son petit coeur s'est emballé. C'est terminé ?

Adapté par Catherine Verlaguet d'après le roman de Xavier-Laurent Petit et mis en scène par Olivier Letellier, Mon petit coeur imbécile est une pièce d'amour qui raconte la course folle d'une mère pour continuer à faire battre le coeur de son enfant.
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