La peinture d’histoire, entre mythe et réalité

Suivant les règles de l'Académie Royale de Peinture et de Sculpture et les principes édictés par André Félibien au XVIIème siècle, la peinture se répartit en genres distincts qui connaissent entre eux une hiérarchie interne. Au sommet de la hiérarchie des genres, se trouve la peinture d'Histoire autrement appelée le Grand Genre. Elle accueille en son sein les sujets relevant de la religion, de la mythologie et de l'histoire ( que ce soit l'histoire ancienne ou moderne ). Sur un second palier se situe l'art du portrait ; ensuite débutent ce que l'on a l'habitude de nommer les genres mineurs, respectivement, la scène de genre, le paysage et la nature morte.

Cette classification, pour le moins arbitraire, relève de l'esprit académique et du besoin de rationalité inhérents à l'esprit français du XVIIème siècle.

Du XVIIème siècle à l'époque moderne, la peinture d'Histoire a connu de multiples mutations tout autant liées à l'évolution de la société qu'aux changements du goût.

De genre dominant, la peinture d'Histoire a progressivement perdu sa primauté.
La crise de la fin de l'Ancien Régime et la Révolution française ont porté un coup fatal à l'institution académique entraînant une remise en cause de tous les diktats officiels. La perte d'influence des commanditaires traditionnels ( l'État et l'Église ), la puissance nouvelle de la bourgeoisie, l'évolution du goût du public, ont favorisé la reconnaissance des genres dits mineurs.

La peinture d'Histoire connut pourtant quelques sursauts dont « Guernica » de Picasso est la plus éclatante et bouleversante manifestation.