Féminin pluriel

FEMININ PLURIEL

Cycle de Conférences anime par Catherine Koenig

Comment regarder une œuvre d'art ? Comment aller à la rencontre du peintre ? Comment voir ce qu'il rend visible ? Comment l'entendre ? La conférencière Catherine Koenig vous invite à le découvrir et propose à chaque conférence un « voyage à l'intérieur de l'image » pour découvrir et explorer le monde méconnu de la création artistique.

Mardi 9 novembre : Camille Claudel, la force indomptée

Femme sculpteur, soeur de Paul Claudel, élève, associée, muse d'Auguste Rodin, Camille Claudel a produit un œuvre puissant et intensément expressionniste. A la recherche du mouvement, de la force, de la vie qui irrigue et qui transporte, sa création emporte tout comme une vague.
Née en 1864, son immense talent est repéré par son professeur de dessin qui lui parle de Rodin. Son père, fera tout son possible pour lui permettre de créer. A Paris, Camille Claudel impressionne Rodin qui en fait son meilleur praticien. Mais très vite, la passion les dévore et ils créent ensemble des œuvres puissantes comme la Porte de l'Enfer. Pourtant Camille Claudel découvre très vite que le talent ne se conjugue pas au féminin dans le Paris de la Belle époque. Et Rodin ne veut pas non plus quitter sa maîtresse, Rose Beuret. Alors, Camille s'enfonce dans un désespoir qu'elle magnifie dans des œuvres puissantes mais indomptées. En 1913, après la mort de son père, sa famille la fera interner jusqu'à sa mort en 1943.

Mardi 4 janvier : Abstractions au féminin pluriel

Nombreuses sont les artistes femmes dans le mouvement de l'Abstraction. Sophie Taeuber, Sonia Delaunay, Maria Vieira da Silva, Geneviève Claisse, Aurélie Nemours, Geneviève Asse sont quelques-unes de ces créatrices. Cercles, carrés, lignes se déploient sur la toile, les formes s'ouvrent et créent des profondeurs spatiales. Sonia Delaunay créé des tissus proches de l'esthétique de Robert, Sophie Taeuber créé des tableaux et des vitraux dans les maisons privées des collectionneurs. On connaît mal leurs œuvres, car souvent, on les démarque mal de celles de leur mari.
Dans les années cinquante, Vieira da Silva peint des paysages abstraits, des architectures imaginaires en des perspectives fuyantes qui amène le regard vers les profondeurs. Geneviève Claisse explore les possibilités infinies du cercle et du triangle qu'elle combine avec des couleurs franches. Aurélie Nemours explore le carré dans des jeux optiques et colorés. Geneviève Asse, elle, se déploie dans des bleus infinis.

Mardi 22 mars : Frida Kahlo, traverser la douleur
Frida Kahlo, née en 1907, a des grands parents Mexicains et Allemands. A 6 ans, Frida est atteinte de poliomyélite à la jambe droite qui ne grandira plus. A 16 ans, elle est grièvement blessée dans un accident de tram. Couchée sur son lit d'hôpital, un miroir au-dessus d'elle, Frida commence son œuvre autobiographique en puisant dans ses douleurs la force de les traverser. Elle rêve de voyager, d'étudier, de se battre pour l'émancipation de la femme mexicaine dans une société très machiste.
En 1928, elle rencontre Diego Rivera, dans l'auditorium de l'université où il peignait. Ils se marient l'année suivante et s'installent aux Etats – Unis. Frida commence sa carrière de peintre mais le mal du pays est trop fort. Ils rentrent à Mexico. Le couple reçoit de nombreux européens, André et Jacqueline Breton, Trotsky. Frida Kahlo expose beaucoup malgré des douleurs perpétuelles. En 1953, on doit l'amputer se sa jambe, ce qu'elle supporte mal. Elle meurt le 13 juillet 1954, depuis ce jour, elle est devenue l'icône de l'art mexicain.