informations générales
- du 2025-01-29 au 2025-04-20 de 10:00:00 à 18:00:00
- Téléphone : +33 3 83 85 30 01
Site web : https://musee-des-beaux-arts.nan
- 3 Place Stanislas , Nancy
- 2025-01-10
Nancy
- Du 29/01/2025 au 20/04/2025
Françoise Saur
Portfolio Le Re-Cueillir, 2002
Françoise Saur débute sa formation à la photographie au sein de l'école Louis-Lumière ( Paris ), puis poursuit à la Folkwangschule für Gestaltung ( Essen, Allemagne ) auprès d'Otto Steinert, fondateur et théoricien de la subjektive Fotografie. Guidée par plusieurs modèles comme Dorothea Lange ou Henri Cartier Bresson, elle oriente peu à peu son objectif en direction de thèmes à caractère sociologique. Elle prend chaque fois le temps de s'imprégner des contextes afin de saisir l'âme des acteurs et des territoires. Ses sujets peuvent aussi bien être la figure humaine que la nature et son développement au fil des saisons.
Ses talents de photographe sont très tôt reconnus et plusieurs distinctions émaillent sa carrière. En 1978, elle reçoit une bourse de la Fondation Nationale de la Photographie et en 1979 le Prix Nièpce. En 2000, grâce à une allocation du Fonds d'incitation à la création ( FIACRE-CNAP ) du Ministère de la Culture, elle peut entreprendre durant trois ans son ambitieuse série « Femmes de Gourara » en Algérie. Sa carrière est aussi marquée par plusieurs expositions personnelles, à La Chambre de Strasbourg ( 2016 ), au Musée d'art moderne et contemporain de Strasbourg ( 2021 ) et au Musée des beaux-arts de Mulhouse ( 2022 ), et par la participation à différentes expositions collectives organisées lors des Rencontre d'Arles ( 1983 ), au Musée d'art contemporain de Dunkerque ( 1990 ) et au Musée du Montparnasse de Paris ( 2010 ).
Ses œuvres sont conservées dans plusieurs collections publiques ( Fonds national d'art contemporain, Paris, Bibliothèque Nationale de France, Cité Nationale de l'Histoire de l'Immigration,-Musée d'Art Moderne, Strasbourg, Musée Nièpce, Châlon-sur-Saône... )
Le Re-cueillir est une série réalisée entre 2001 et 2002 aux abords de son atelier, où Françoise Saur capture 34 instantanés d'espèces végétales : graminée, mousses, carex enneigée, épilobes, épine noire, digitale, lusule, grande prêle, myrtilles, fougères, muguet, feuilles d'érable. Le cadrage, de format 36x36 cm, invite à un dialogue rapproché avec le motif. Les tonalités de noir et blanc accentuent les reliefs de ces territoires de montagne. Mises bout à bout, ces photographies dévoilent le cheminement de l'artiste au cœur de la nature et les liens profonds qu'elle entretient avec elle. Chaque prise de vue traduit une rencontre avec un lieu et sa compréhension singulière par l'artiste. Dans sa démarche, Françoise Saur tient aussi compte de la mise en espace de ses œuvres, pour lesquelles elle propose un agencement par lots, bien que chaque image puisse aussi exister indépendamment.
Jin Robardet
Portfolio dyxphori, 2024
Née à Nancy en 1980, Jin est artiste et curatrice. Formée à l'ENSAD – Nancy et après deux années de collaboration avec l'université de Linköping ( Suède ), elle développe depuis le milieu des années 2000 une carrière où l'installation et la musique jouent un rôle central. Rompue aux arts numériques, elle a fait du fantôme digital et de l'éphémère paradoxal de l'archive internet l'un de ses sujets de recherche. Travaillant la notion de conflit, du conflit intime et personnel au conflit armé, elle met en œuvre une grande variété de médiums, qu'elle combine dans des systèmes complexes. Chaque pièce, qu'il s'agisse d'un objet autonome ou d'une installation conçue pour un lieu spécifique, fait toujours partie d'une plus grande famille ou playlist, qui réunit des créations en apparence hétéroclites mais toujours reliées par un fil rouge, souvent spirituel et philosophique. Comme dans une composition musicale au long cours, ses œuvres se regroupent en albums, avec leur liste de titres, leurs B-sides, leurs remixes, leurs samples...
La citation, le collage, le détournement et le réagencement sont des méthodes que Jin emploie couramment, autant dans sa création artistique que dans sa pratique curatoriale. Créant le plus souvent en fonction des lieux qu'elle découvre, en bonne exploratrice urbaine, et en fonction des occasions d'exposition, Jin se joue des attentes du public en dérobant ses interventions au regard, ou en rendant inaccessibles ses installations, dont il ne reste alors qu'un vestige digital.
dyxphori existe ainsi tout d'abord comme un projet uniquement visible sur internet, sur le site de la galerie Kunstraum Barthel de Leipzig. Cet ensemble d'installations, réalisées dans un lieu Art Déco rendu temporairement non accessible au public, met en œuvre des matériaux divers, trouvés ou fabriqués, tels qu'un piano, des vêtements, des traverses de chemin de fer... Le récit qui se tisse d'une pièce à l'autre rend hommage au film de genre fantastique, allant du giallo au film d'épouvante. L'atmosphère de dyxphori oscille entre obscurité et grand-guignol, et un esprit joueur et théâtral préside aux agencements in situ. Le maquillage est employé sur la majeure partie des mises en espace comme une ponctuation colorée, à la fois humoristique et performative, qui rappelle la corporéité de l'ensemble. Explorant le malaise et l'inconfort émotionnel, comme son titre l'indique, qui fait allusion à la dysphorie de genre éprouvée par les personnes transgenres, le projet se veut résolument queer.
Conviée à exposer son travail lors de la saison photographique organisée par le musée des Beaux-arts à l'automne-hiver 2024-2025, qui met à l'honneur la scène contemporaine dans le Grand Est, Jin a souhaité faire exister l'album dyxphori sous forme de portfolio, objet précieux et écrin de tous les fantasmes, qui restitue sous forme physique un dialogue discret qui a eu lieu et se poursuit avec le public comme par le biais de connexions électroniques, des échanges de mail, immédiats et silencieux. Le musée souhaite aujourd'hui faire rentrer l'objet final dans ses collections en l'acquérant.
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