Exposition : Myriam Romiguier et Christine Fayon

Myriam Romiguier

REGARDS CROISÉS | Art papier et peinture

Maroquinière de profession, j'ai longtemps « fréquenté » la peinture, mais à distance, sans m'y donner vraiment. Puis la découverte du travail de François Rouan, après celle des papiers découpés de Matisse, a été un déclencheur.
J'ai commencé à entrelacer des bandes de papier imprimés ou préparés. Travail minutieux, précis, faisant le lien entre le geste de l'artisan et celui du peintre.
Ensuite assez vite, j'ai eu besoin de modifier les formes que le hasard du tressage dessinait. J'interviens sur le canevas de papier sans plan préconçu, selon mon humeur, en improvisant comme les musiciens de jazz. Je suis à l'aise avec cette méthode qui satisfait mon goût pour la matière et mon appétit de liberté créative. C'est comme un jeu en deux temps, le premier long et laborieux, du tressage et le second plus léger et musical, de la danse du pinceau sur le papier. L'équilibre à trouver entre les deux est riche de possibilités d'inventions et pour moi c'est un champ d'expérience infini.

Christine Fayon
RÊVE, LOVE AND PARADISE | Art textile
Il y a de la jubilation, de l'exubérance, du foisonnement, de la profusion, du superflu, du trop... Et on adore le trop de Christine Fayon. Elle aurait pu choisir le pinceau pour dire son amour de la vie. Elle a préféré se rouler dans les tissus, les respirer, les tricoter, les crocheter, les découper, les rouler, les effilocher, les coller, les coudre, les entremêler, les pendouiller, les décorer, les triturer. Pour les faire siens, pour nous raconter des histoires, pour nous embarquer dans ses voyages, pour nous glisser au coin de l'œil quelques-uns de ces petits haïkus qu'il faut débusquer au détour d'un bouton pression ou d'un éclat de perle. Et ce jaillissement de couleurs et textures vous ravit le cœur, vous frise les moustaches et vous met l'âme en joie.