Souvent, Marie-Noëlle Décoret a figuré la disparition. Qu'elle
photographie les cellules monacales du couvent de La Tourette, par exemple, ou les chambres d'isolement d'un hôpital psychiatrique, elle y rend l'absence évidente, y fait éprouver le caractère irréversible du devenir. Aussi les
peintures qu'elle expose à Fleury-la-Montagne pourraient elles être interprétées comme des Vanités, le rappel que la vie est brève et la beauté transitoire. Ce sont en effet des portraits de fleurs flétries, blessées, et qui déjà se fanent. Mais ces portraits sont exubérants, somptueux, généreux. La peinture acrylique y coule sans vergogne, aussi fluide que le sang. Plutôt qu'une allégorie convenue, cette
exposition ne serait elle pas un hymne fougueux à la joie de peindre ?