Désastre des astres - Lucien Bitaux

Disséminées dans la Fondation Vasarely, des installations mobiles ressemblent à des sites de fouille archéologique : on creuse à la recherche d'un temps ancestral. Inspirées par les carrières de Bibémus et les montagnes Sainte-Victoire peintes par Cézanne, des structures motorisées hésitent entre chaos rocheux et géométrie minérale.

De l'astronomie à la géologie, la représentation du passé semble prendre un aspect mathématique et abstrait. Imprégnée par les schémas scientifiques allant des spectres de galaxies aux systèmes cristallins, l'exposition « Désastre des astres » révèle un âge ancestral fait de formes rangées et répétées, symétriques et régulières, derrière le désordre que l'on imagine. Les mouvements des sculptures transforment la rugosité des pierres en un maillage rappelant les motifs de Victor Vasarely.

Les strates qui composent ces éléments mobiles sont des miroirs : comme en astronomie, ils reflètent le passé en direct en capturant la lumière venue d'une époque lointaine. Le tout constitue un paysage combinant des figures géométriques et chaotiques dans un rythme continu, comme le mécanisme d'une horloge. Malgré les indices laissés par les rayonnements fossiles et les couches géologiques, le temps ancestral semble pourtant impossible à mesurer ; reste alors l'illusion d'un monde qui s'explique par les images.