Das Kapital

Ils font swinguer Barbara, déroulent une route enchantée dans la belle lenteur d'Erik Satie et prêtent leur virtuosité à Claude François, Georges Brassens ou encore Charles Trenet. Leur version de la Marche pour la cérémonie des Turcs de Jean-Baptiste Lully est une fête dont les accents baroques côtoient les sonorités bouillonnantes d'aujourd'hui, tandis que leur Born to Be Alive prend la tangente, loin des arrangements discos de Patrick Hernandez. Lorsque le saxophoniste allemand Daniel Erdmann, le facétieux batteur français Edward Perraud et le guitariste danois Hasse Poulsen du groupe Das Kapital clament Vive la France !, ce n'est assurément pas au nom d'un conformisme quelconque. Avec cette promenade dans le répertoire musical français, le trio jazz avance sur les riches chemins buissonniers qu'il arpente depuis plus de quinze ans. Revisitant en un même geste, libre et volontiers impertinent, des tubes de la chanson des années 1980 et des œuvres classiques, le groupe fait résonner le familier autrement. En ajoutant leurs couleurs personnelles à des morceaux célèbres, Das Kapital révèle une part d'inconnu et produit la surprise