La réouverture des archives locales et nationales, ainsi que l'analyse des Mémoires laissés par cinq Girondins, permettent de comprendre comment les rivalités politiques au cœur de la jeune république française ont progressivement érigé en ennemis de la nation un groupe de députés, réunis par leur goût pour la liberté et un projet politique de progrès. Il s'agira aussi d'envisager les mois que quelques-uns d'entre eux ont passés, après que ceux-ci aient été démis de leur mandat parlementaire, à Saint-Émilion, cachés au risque de leur vie par leurs proches, en une proscription dont peu ont réchappé. Les vies brisées de ces quelques hommes et femmes en l'an II ( octobre 1793-juillet 1794 ) marquèrent fortement la
vie politique ultérieure, ainsi que l'histoire et la mémoire nationale.