Conférence préparatoire à la production de l'Opéra de Marseille : Sigurd d'Ernest Reyer par Lionel Pons

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Dates
  • le 2025-04-02 de 18:00:00 à 19:30:00
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Adresse
  • 2A rue du 4 Septembre
    Musée-Bibliothèque Paul Arbaud
    , Aix-en-Provence
Information mise à jour le
  • 2025-03-24
  • Aix-en-Provence

« L'air de Sigurd en toute sécurité » C'est ainsi qu'un ténor ; sans doute infatué de ses sortilèges vocaux, annonçait à la radio après-guerre qu'il allait balancer dans le micro la musique qu'un auditeur avait demandée. J'ai toujours entendu avec effarement ma mère raconter cette anecdote. D'abord, c'est quoi ce Sigurd ? Un ouvrage entre l'esthétique du meyerbeerien ( grâce à Karine Deshayes et à l'Opéra de Marseille, nous connaissons ) et le drame lyrique du vieux Klingsor ( comme Debussy appelait plaisamment Wagner ). Entre les deux Allemands, Reyer convoque Berlioz, son véritable intercesseur.

Sigurd : livret de Camille du Locle. Alors là, respect ! C'est le librettiste du généralissime Don Carlos et l'instigateur de la sublime Aïda, le metteur en scène de la création de Carmen. Du Locle a un assistant dans la tâche de réduction de la mythologie scandinave pas encore germanisée par certain Anneau du Liebelung : Alfred Blau, futur librettiste de cette merveille en cinémascope imaginée par Massenet pour l'exposition universelle de 1889 : Esclamonde que seule la difficulté de trouver une chanteuse capable de darder une série de contre-sol ( « La note Eiffel ! » ) empêche de s'inscrire au répertoire.

Pour se préparer à voir Sigurd ou le revoir – L'Opéra de Marseille l'a programmé en 1995 pour la Brunehilde monumentale de Françoise Pollet-, mieux vaux oublier Wagner, parce qu'en dehors du rêve de la Walkyrie, le traitement de la légende est complètement différent, moins légendaire justement plus « historique », telle que Fritz Lang l'a génialement filmée en 1924. À visionner absolument.

Un orchestre puissant, coloré, berliozien, et paradoxalement d'une clarté méditerranéenne ( Reyer est né à Marseille ), avec des « thèmes conducteurs » moins envahissants que les leitmotive wagnériens, d'une élaboration moins complexe aussi, enfin une déclamation lyrique large, adaptée au format héroïque des personnages, comme à l'évolution du rapport fosse / plateau dans les dernières décennies du XIXème siècle, voilà quelques éléments qui devraient vous faire aimer une œuvre qui, comme son héroïne, n'attend que d'être réveillée.

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