Conférence de Christelle Veillard sur le stoïcisme

L'éthique stoïcienne, fondée sur la notion de devoir, ouvre à la discipline des cas de conscience, c'est-à-dire des conflits de devoirs et des dilemmes moraux, dont la casuistique médiévale est l'héritière. L'objectif de cette communication est de sonder le sérieux de l'interrogation stoïcienne : y a-t-il vraiment dilemme, c'est-à-dire alternative ouverte, dans un système qui pose le déterminisme cosmique et, par corollaire, une forme de déterminisme du caractère moral ? Comment l'agent peut-il hésiter, et son hésitation estelle autre chose qu'une illusion de sa conscience ?
Sur ces deux points, Sénèque et Épictète semblent avoir adopté
des perspectives différentes, que nous nous attacherons à exposer.
Pour ce faire, et afin d'éclairer la position stoïcienne, nous mobiliserons une clef de lecture différentielle, le bouddhisme, dans lequel on a depuis longtemps identifié des similarités avec la pensée du Portique, notamment par sa pensée du renoncement et sa conception non substantialiste du moi.