Concert de Coline RIO

Coline Rio a un style, une vibration électro-acoustique, des obsessions (et des peurs) profondes, mais aussi la volonté de rester en mouvement, de ne jamais stagner dans une formule.

En ce sens, son album doit être considéré comme un désir d’affirmation (« On m’a dit » souligne parfaitement cet élan-là), d’ouverture au monde. Elle y rassemble à la manière d’un album photo des parcelles de sa vie : les rencontres, la famille, l’éclat des paysages, l’enfance, les cicatrices, les pertes… Ecrite dans sa chambre quasi-vide, la veille de son déménagement à Paris, « Elle laisse » chasse les fantômes du passé pour tracer un nouveau départ. Un « elle », aussi intime que sociétal, en résonance à la fois avec sa propre trajectoire et un exil lié à une actualité lourde. Retrouvailles avec Stan Neff (Patti Smith, Christine and the Queens, Biolay, Camille…), à la manœuvre afin de réaliser l’album à ses côtés et la conforter dans sa liberté de création et le lâcher-prise.

Lorsqu’elle s’attèle à convoquer ses défaites amoureuses, ce n’est que pour se souvenir que
des belles choses (« Se dire au revoir », « A celui qu’on n’oublie pas »). Capable également de dessiner au fusain un tableau impressionniste sous influence Radiohead (« La rivière »).

Les éléments naturels, omniprésents au sein des morceaux, agissent ici comme un intercesseur.
Ils se tiennent là, dans leur pleine présence, empreints de caractères qu’on attribue d’ordinaire
aux vivants.