À l'écran Hilda Herrera parle de ses compositions. Elles sont profondes, solaires, indissociables des merveilleux poètes qu'elle a mis en
musique, son toucher est reconnaissable entre mille. Elle est l'une des rares femmes compositrices, sinon l'unique, à s'être imposée dans le monde très masculin du folklore argentin. Elle a ouvert la voie aux nouvelles
générations de pianistes, en faisant une place de premier plan à un instrument que personne n'attendait dans ces répertoires. Au plateau, le
piano et la
voix d'Hilda résonnent. Elle évoque ses inspirations ou le contexte
historique de ses compositions, la censure. En fond de
scène, un mur de briques inachevé sur lequel sont projetés les surtitres, espace sans cesse reconfiguré par « Pola », autre figure majeure, très physique, qui revisite la posture des
danses de Gauchos, mêlant ancrage dans le sol et haut du corps follement aérien, à l ‘ image des chevaux au galop dans la pampa poussiéreuse.